Winterbeast est né de l'impulsion créative de deux artistes : Mark Fritzell, pro de la stop motion œuvrant principalement dans la pub, et Christopher Thies, jeune réalisateur ayant alors un unique court-métrage dans sa besace (et dont la carrière ciné s'arrêtera après ce premier long). Le tournage commence en 1986 et accuse de nombreux arrêts et contretemps. Le clap de fin sera donné en 1989 et le film ne sortira que trois ans plus tard. Un parcours du combattant que les deux hommes affrontent armés de bouts de ficelles mais la hargne au ventre, faisant appel aux amis et à la famille pour arriver à bout de la bête. En toute logique, le résultat final est un joyeux bordel narratif et visuel, bancal donc mais incroyablement généreux et créatif. La dissonance entre l'esthétique eighties et la stop motion façon Ray Harryhausen offre au film un charme fou assez unique. Ajoutons-y un humour absurde qui fait souvent mouche et quelques éclats gores jouissifs et Winterbeast devient ce petit bonbon horrifique trempé de LSD honteusement oublié sous le canapé. Certes, c'est un peu amer et plein de poussière, mais l'effet hallucinatoire est toujours là.
