On avait tout à craindre d’un premier film peu argenté misant sur la « shock value » d’un pitch très hardcore : la fille à tout faire muette d’une maison d’esclavage sexuel située dans un pays des Balkans durant la guerre de Bosnie-Herzégovine se rebelle contre ses geôliers. Miracle, The Seasoning House parvient à ne pas verser dans l’exploitation glauque et met en scène, sans voyeurisme aucun, l’enfer d’une barbarie ordinaire tout en esquissant des personnages forts. Aussi méchant dans le quotidien qu’il décrit que dans sa violence sanglante et réaliste, le film de Paul Hyett maintient un suspense solide et arrive même à nous faire croire qu’une frêle jeune fille parvient à réduire à l’impuissance d’impitoyables soldats… Le réalisateur ne cessera malheureusement de nous décevoir par la suite : si l’on peut sauver l’amusant Howl, le reste de sa carrière ne retrouvera jamais la belle énergie de ce premier film habité et hargneux.
