Depuis la consécration planétaire de Drive, Nicolas Winding Refn n'a cessé de brouiller ses pistes artistiques et de casser son image de cinéma, éjectant avec malice toute catégorisation. Après le faux égo-trip fascinant Only God Forgives, il se lance dans The Neon Demon, qui conte la quête de gloire d'une jeune femme dans le milieu du mannequinat californien. Visuellement somptueux, le film prend la forme d'une fausse coquille vide et infuse au sein même de ses images son discours sur le culte vain de l'apparence, pour au final s'envoler bien au-delà de la satire évidente et muter en un poème sensoriel hypnotique doublé d'une ode à ses actrices. Indomptable, vénéneux et absolument subjuguant.