Pour son premier film, Paris Zarcilla raconte indirectement l'histoire de sa mère immigrée ayant passé "une vie d'invisible" au service des classes supérieures. Pour cela, il filme avec un tact vénéneux le parcours d'une aide-ménagère immigrée au Royaume-Uni et décortique les injustices sociales par le prisme du genre. En imbibant son film d'une belle et dérangeante atmosphère gothico-fantastique (magnifique travail sur les décors), le réalisateur anglo-philippin ajoute une couche d'angoisse insaisissable à l'atrocité politique bien réelle d'un colonialisme rance, faisant de Raging Grace une expérience horrifique percutante et nécessaire.