S'inspirant d'un fait divers bien réel, Mope plonge avec vigueur dans un univers tour à tour morbide, absurde et fascinant (celui de l'industrie du porno). Le plus grand exploit du film est de ne jamais tomber dans la vulgarité ou la complaisance glauque que le sujet laissait présager et d’offrir au contraire un récit à la fois drôle, triste, humain et touchant. Proche du Tommy Wiseau campé par James Franco dans The Disaster Artist, notre héros Steve Driver est tout bonnement bouleversant, entre naïveté enfantine et insécurité câchée. C’est aussi l’incroyable performance de Nathan Stewart-Jarrett qui emporte l’empathie du spectateur jusqu’au bout de cette tragi-comédie filmique pas comme les autres, qui transpire le cinéma transgressif intelligent.