L'intrigue de Megalomaniac s'inspire librement du cas du Dépeceur de Mons, un tueur en série ayant sévi en Belgique dans les années 90. De ce sordide background, Karim Ouelhaj extirpe toute la moelle noire d'un réalisme froid, rappelant inévitablement quelques chefs d'œuvre du genre comme Schramm ou Henry, Portrait d'un Serial Killer. Loin de singer l'existant, le réalisateur belge ajoute à cette crasse crue une couche de fantasmagorie ténébreuse directement inspirée de la peinture flamande, décuplant la puissance évocatrice d'un film âpre et éprouvant qui traite sans détours du poids psychologique destructeur : celui du bagage familial, du manque d'amour, du harcèlement... Le tout porté par un incroyable duo d'acteurs : Benjamin Ramon et Eline Schumacher, entre violence animale et fragilité enfouie. Un uppercut francophone comme on n'en avait probablement pas vu depuis Martyrs.