Suite à Hellraiser 5 : Inferno, première tentative audacieuse d’entremêler genres policier et fantastique, Scott Derrickson s’attèle à la réalisation d’un futur monument de l’horreur américaine, destiné à bouleverser les codes du paranormal. L’Exorcisme d’Emily Rose, librement inspiré du célèbre cas Anneliese Michel, s’imprègne de témoignages tous plus terrifiants les uns que les autres, relatant un fait troublant – possession démoniaque ou épilepsie psychotique ? Le spectateur est, à première vue, laissé seul juge. Bien avant le tristement populaire Conjuring 3, l’incursion insidieuse du Mal dans ce qui apparaît comme un simple film de procès octroie au genre un souffle nouveau. Entre croyance et raison, le film pousse tant le spectateur que les membres de la cour dans leurs retranchements, les invitant à considérer deux versions plausibles d’une même histoire tragique : celle d’un meurtre irrésolu, commis par l’Église ou le Diable. Un vaste champ des possibles s’ouvre alors, véritable terrain de jeu pour les amateurs éclairés comme pour les spectateurs ponctuels du cinéma d’horreur.
