Changer la face du cinéma mondial : peu de cinéastes peuvent se targuer d’avoir eu cet impact. Tsui Hark, lui, arbore incontestablement cette distinction. En créant la Film Workshop au milieu des années 1980, il a dynamisé le cinéma HK et a ouvert la voie à une modernisation de la forme et du fond qui influenceront l’industrie de l'ancienne colonie britannique et, plus largement, Hollywood et le monde entier. Mais avant cette explosion, son troisième film, L’Enfer des armes, était un brûlot si inflammable que le gouvernement britannique fit remonter l’œuvre pour en censurer toute référence aux troubles de la société hongkongaise d’alors. Ce qui n’empêchera pas ce polar noir, gore et frénétique de trouver son public et d’installer le cinéaste. Et c’est bien normal : même expurgé de son âme contestataire, L’Enfer des armes fascinait déjà par son sens du cadre et son énergie dévastatrice.