Acte de naissance de Mario Bava en tant que grand auteur du cinéma de genre italien, Le Masque du démon naît du désir de la société de production Galatea de « sucer le buzz » des productions Hammer. Bava prend toutefois le contrepied visuel de l’opulence colorée des films de la firme britannique : son Masque du Démon sera tourné en noir et blanc. En réalité, cette décision est imposée par le spectaculaire effet spécial de la transformation de la sorcière, basé sur des jeux de lumière en temps réel qui ne peuvent fonctionner qu’avec une image en noir et blanc… Révélant une Barbara Steele hypnotisante, Le Masque du démon est une sorte d’idéal d’épouvante gothique, où le classicisme apparent de la narration et des motifs visuels ne cessent d’être hyperbolisés par le style de Bava, à la fois moderne par ses mouvements d’appareils, érudit par ses références picturales, et novateur par ses effets spéciaux. Ce poème lugubre changera à jamais le visage du genre transalpin.