Les curieux tombés sur Pieles, le précédent film d'Eduardo Casanova, savent que le bonhomme possède un univers bien à lui. Du freak show trash et tendre, il passe à la saga familiale complètement pétée du bulbe. Cette fable malade produite par Álex de la Iglesia dépeint en effet la relation plus que douteuse entre une mère et son fils, dressant au passage un parallèle glaçant avec la dictature d'un état totalitaire. Ce discours sur l'étouffement des libertés passe par une esthétique complètement folle aux plans-tableaux aussi éblouissants que traumatisants, où le rose bonbon cache une noirceur humaine abyssale. Une sorte d'enfant mutant du cinéma de Pedro Almodóvar et de John Waters.