Remake du film culte de 1978, I Spit on Your Grave conserve la structure originale en deux parties : l’agression insoutenable de Jennifer suivie de sa vengeance impitoyable. Si la question complexe du traitement se pose inévitablement (en montrant l’horreur dans ses moindres détails, le film se lance-t-il dans une dénonciation des violences sexuelles ou dans une exploitation de celles-ci ?), une chose reste sûre : ce remake embrasse pleinement son héritage issu du cinéma d’exploitation. Dans cette logique de spectacle, le choc l’emporte sur la réflexion, et l’héroïne est transformée en machine à tuer implacable, effaçant donc la complexité de l’expérience humaine face au traumatisme. En misant avant tout sur une jouissance cathartique primaire, le film ne cherche pas la subtilité mais tape néanmoins juste dans sa représentation des agresseurs de Jennifer. Loin d’être des figures monstrueuses et inhabituelles, ce sont des hommes ordinaires, emblématiques d’une culture qui banalise et légitime les violences envers les femmes. À travers leur punition salvatrice, I Spit on Your Grave reflète les structures patriarcales qui permettent ces atrocités.
