Premier long-métrage du concept artist chevronné Didier Konings (son talent a été mis à l’œuvre sur bon nombre de grosses machines hollywoodiennes de ces dernières années), Hérésie conte l’histoire de Frieda, incarnée par la magnétique Anneke Sluiters, une jeune femme rejetée par sa communauté pieuse en raison de son infertilité. Récit fascinant d’une libération intime, le film déploie une folk horror baignée d'une atmosphère médiévale sombre et austère, évoquant naturellement The Witch de Robert Eggers, tant par son esthétisme soigné que par sa critique de l’intolérance religieuse et son ode à un paganisme libérateur. Sans chercher donc à révolutionner le genre, Hérésie brille par le talent visuel de son maître d’œuvre et ses tableaux macabres d’une intense beauté noire, tout en pointant de son doigt crochu l’hypocrisie religieuse, montrant que le mal véritable naît souvent des esprits prétendument vertueux.