Regardez dans le ciel ! Est-ce un slasher ? Est-ce une teen comedy ? Un film de SF ? Une expérimentation méta ? Non, c’est Detention de Joseph Kahn, c’est-à-dire un mix furieux de toutes ces propositions. Après un premier film tellement outrancier que personne n’a compris qu’il était en avance sur son temps (Torque, la Route s’Enflamme), le réalisateur de clips vidéo légendaires (pour Snoop Dogg, Rob Zombie, Muse, Britney Spears) accouche du Citizen Kane de l’objet pop transgenre, qu’il finance majoritairement avec ses propres deniers. Capturant avec plus de subtilité qu’il n’en a l’air la permanence du mal-être adolescent à travers les générations, Detention ressemble à ce qu’aurait donné Breakfast Club s’il avait été réalisé par des Wachowski qui auraient mangé du Harmony Korine au petit déj'. Réalisé à l’économie et pourtant plus flashy et créatif que les 20 derniers mammouths milliardaires du box-office US, Detention se regarde en boucle avec des étoiles dans les yeux.
