Le premier long-métrage du britannique Christopher Smith démontre déjà toute la maestria du réalisateur à délivrer un cinéma de genre subtil et burné. Sur la base d'un scénario simple mais terriblement efficace et intelligent, Smith déroule une mise en scène et une direction artistique parfaites : évoquant le cinéma de la Hammer qu'il affectionne, il transforme les sous-sols londoniens en décor gothique macabre; déclarant son amour aux biseries de vidéo clubs des 80s, il créé un boogeyman terrifiant, sadique et immédiatement iconique campé par le toujours génial Sean Harris. Creep est un pur film de flippe à l'horreur tour à tour feutrée, sale et crue. Miroir d'une société contemporaine malade et divisée, ce "petit" survival fait se confronter le strass hypocrite du monde d'en haut à la noirceur désespérée du monde d'en bas, nous collant une frousse de tous les diables au passage.