Porter à l'écran les écrits âcres et aiguisés de l'immense Joe R. Lansdale n'est pas chose aisée, encore moins quand il s'agit d'un de ses meilleurs romans. Cela n'a pas rebuté Jim Mickle, qui avait déjà prouvé sa hargne visuelle et discursive avec une filmo jeune mais pleine de fougue (Stake Land, We Are What we Are...). Bienvenue dans une Amérique sale et abîmée, habitée de démons anciens trouvant incarnation dans les tares sociales modernes. Meilleur film en date du cinéaste, Cold in July est une plongée noire dans les tréfonds de la conscience humaine et ceux d'une civilisation malade, évoquant Peckinpah, Rob Zombie ou encore les grandes heures de Carpenter et la phase "film noir" de Cronenberg, le tout porté par un casting de gueules nervurées et de voix rauques mythiques.