S'il n'a jamais hésité à agrémenter ses bobines érotiques de joyeuses saillies gores, le polisson Joe D'Amato entame avec ce Blue Holocaust le véritable virage horrifique de sa carrière, qu'il tiendra un temps, sans jamais vraiment déserter le festival de la fesse. Histoire d'amour déchu au pitch fou, Blue Holocaust est souvent considéré comme le meilleur film de son auteur. Pour cause : au-delà du (très bel) étalage de tripailles, il émane de ce déviant objet de cinéma une certaine mélancholie macabre, presque touchante, exacerbée par le gueule d'ange de notre héros dérangé. Si on aurait pu se passer d'une intrigue policière un poil envahissante, impossible de bouder son plaisir devant pareil tableau sadique, où rien n'arrête l'Amour, même pas la mort.